2016
David Icart, 1981, photographe français, vit à Nîmes.
Adepte d'une photographie où se côtoient registres oniriques et sociaux, il exerce depuis quelques années en autodidacte, documentant sur la vie nocturne et l'urbanisme du quartier de Valdegour à Nîmes. Et si au bout de la nuit, le voyage s’arrêtait là, là où les signes abondent sans travestissement. Là où le mot authentique a encore du sens. Car ici à Valdegour, si l’on escompte les destructions de barres, les constructions nouvelles et les réorganisations urbaines récentes tout peut encore paraître authentique. Dans une lutte, à présent perdue, comme en abîme, l’idéal (le projet architectural) et l’échec (le ghetto qu’il est devenu) se confrontent. Loin des espaces mis en scène selon la codification urbaine contemporaine, ici un projet utopique s’est élaboré. Et c’était pour les nîmois qui venaient du centre comme un avant goût de la modernité, New York à sa porte ! Reste qu’aujourd’hui les signes de la modernité sont devenus les stigmates d’une nouvelle époque, où l’espoir d’un monde nouveau à laisser la place à une réalité beaucoup plus rugueuse. David Icart est sans conteste LE photographe de d’aujourd’hui, celui qui enregistre patiemment les tressaillements de sa vie souterraine et les témoins, tours et barres, de ce que ce grand-ensemble a été. Architectures imposantes, plongées et contre-plongées alternent avec des visions nocturnes presqu’hallucinées, où les temps de pose jouent la montre, jonglant avec la lumière, soumis aux fantaisies de l’opérateur. Collecteur des authentiques signes qui font la ZUP en 2010, le photographe se moque des poncifs qui l’entourent et de la mauvaise réputation qui lui colle à la peau. Fasciné par la beauté brute qui se dégage des bâtiments et des rituels nocturnes qui s’y déroulent, il inscrit sa propre signalétique dans l’espace des tours et des grandes avenues. Pour preuve l’une de ses photographies, où s’improvisant contrôleur aérien il prépare votre arrivée à l’aéroport international de la ZUP nord, alors attachez vos ceintures et éteignez vos… cigarettes ! Patrice Loubon, novembre 2010
BIG CITY LIGHT